mercredi 20 juin 2012

Le paradis des enfants


 

C’est un curieux pays que celui là. Une merveille que l’on n’aurait jamais imaginée. On y est payé avant de travailler, on reçoit de temps en temps un pourboire, et tout est fait dans l’ordre du plus absolu secret, pour une marchandise rien moins que courante : un tableau de classe. L’acheteur ne connait pas le fabricant qui ni ne connait pas le vendeur lequel n’a aucune idée de qui est le transporteur. Des affaires de quelques centimes se traitent avec le secret, la rapidité la dextérité d’affaires de plusieurs millions, et bien entendu, ce jeu qui semblerait enfantin ressemble à un trafic mafieux, dans lequel tout le monde accuse tout le monde des pires crimes et pêchés. Et surtout dans lequel il n’est strictement rien pardonné aux innocents. Au paradis des enfants la pitié est une valeur inconnue. Le malheureux qui offre ou donne par charité quoique ce soit sans contrepartie est aussitôt taxé de gaspillage ou d’hypocrisie, dépouillé de ses biens et exclu d’office du jeu ou lourdement puni. On peut y être condamné aux pires enfers  pour ce pour quoi dans le monde des adultes on eut mérité le paradis sans concession. C’est tout juste qu’au paradis des enfants les jeux sont inversés. Les bons sont les méchants et les méchants parfois bons et tout le monde évite autant que faire d’être pris en flagrant délit de bonté.

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