C’est un
curieux pays que celui là. Une merveille que l’on n’aurait jamais imaginée. On
y est payé avant de travailler, on reçoit de temps en temps un pourboire, et
tout est fait dans l’ordre du plus absolu secret, pour une marchandise rien
moins que courante : un tableau de classe. L’acheteur ne connait pas le
fabricant qui ni ne connait pas le vendeur lequel n’a aucune idée de qui est le
transporteur. Des affaires de quelques centimes se traitent avec le secret, la
rapidité la dextérité d’affaires de plusieurs millions, et bien entendu, ce jeu
qui semblerait enfantin ressemble à un trafic mafieux, dans lequel tout le
monde accuse tout le monde des pires crimes et pêchés. Et surtout dans lequel
il n’est strictement rien pardonné aux innocents. Au paradis des enfants la
pitié est une valeur inconnue. Le malheureux qui offre ou donne par charité quoique
ce soit sans contrepartie est aussitôt taxé de gaspillage ou d’hypocrisie,
dépouillé de ses biens et exclu d’office du jeu ou lourdement puni. On peut y
être condamné aux pires enfers pour ce
pour quoi dans le monde des adultes on eut mérité le paradis sans concession.
C’est tout juste qu’au paradis des enfants les jeux sont inversés. Les bons
sont les méchants et les méchants parfois bons et tout le monde évite autant
que faire d’être pris en flagrant délit de bonté.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire