dimanche 3 juin 2012

Efficacité sens de l’organisation bonheur


Le projet

               
J’ai rarement l’occasion de dire du bien des directeurs d’écoles que je rencontre. Il faut dire qu’ils maîtrisent à merveille l’art de la procrastination, toujours à remettre à demain ou à dans quelques mois ou quelques semaines ce qui pourrait se faire le jour même. Toutefois, je me trouve parfois bien payé, quand au moins j’entends à l’occasion de mes séances de travail quelques mots intéressant, quelques idées intéressantes, quelque chose qui me sorte d’un ordinaire souvent assez déprimant. Et qui doit être certainement l’ordinaire de tout un chacun. Aujourd’hui l’un d’entre eux m’a exposé le projet existentiel, et je dois avouer que si je peux prétendre connaître un peu quelques bibles de l’existentialisme, ne jamais m’y être vraiment intéressé au point d’en faire ma bible personnelle.
Donc dans ces quatre conditions, il y a d’abord l’idée que choisir c’est renoncer ; il y a ensuite l’idée de la liberté, celle du projet qui doit être mené à terme puisque l’être humain je suppose s’y est engagé par un choix ou par un renoncement.  Dans le dédale de notre discussion j’ai du ajouter qu’il valait mieux que le projet soit celui d’une journée si l’on ne voulait pas piéger une vie entière dans tel choix ou tel renoncement. Mais toujours est-il que la conversation fut agréable et je dois reconnaitre que je fus payé d’agréables mots, même si en ce qui concerne le travail lui-même, ma présence dans l’école s’est limitée à la fabrication des échantillons.
Ce qui serait peu pour vivre si je n’avais d’autres facilités, mais suffisant pour que je considère avoir acheté auprès de ma bonne conscience la tranquillité dont j’ai besoin. 
Il y eut une drôle de guerre, il y a une drôle de vie. Je crois me souvenir de ce titre de film qui disait je crois trois vies et une mort. C’est la phrase qui m’a plut, comme les sept vies du chat. Cette idée aussi m’a plut. Combien de vies vit un être humain. Pour le commun une vie, pour d’autres un être humain vit autant que ses projets de vies, ou que les métiers ou les emplois qu’il a pratiqué. Chaque fois qu’il est entré dans un cercle de relations nouvelles, l’être humain a commencé une nouvelle vie, d’un autre côté il y a un premier cercle de relations familiales qui celui là ne s’épuise pas et qui constitue la racine même de l’arbre de la vie.
C’est aussi une position ; une autre voudrait aussi que l’être porte en lui son cercle familial à charge pour lui de s’y connecter, la métaphore est moderne puisqu’elle renvoie au réseau, à l’instant je n’en vois pas vraiment d’autres, mais l’idée est toujours qu’il s’agit de renouer le lien qui se dénoue forcément avec le temps. C’est aussi une obligation de bon sens comme l’affirme l’école de la meilleure manière. 
Parfois je m’imagine dans toutes les écoles que je traverse, où l’on me demande souvent des cartes de visites, pas toujours heureusement, distribuer des cartes de visites non professionnelles, pas pour décrocher un quelconque contrat de travail je veux dire, mais des cartes avec l’adresse d’un site internet sur la toile, l’un de ceux où seraient publiés ces mots.
A vrai dire, cela pourrait s’appeler une bonne stratégie de communication,  visant non à me faire connaître mais à faire connaître une réflexion sous jacente. D’un autre côté il me plait aussi que tous ces sites soient une espèce de bouteille à la mer, sur laquelle pourrait tomber un jour un lecteur par hasard, ou par un de ces mille filets de hasard qui forment un destin. En troisième lieu, c’est essentiellement le besoin que j’ai d’occuper en permanence un esprit qui tourne sans cesse qui fait de cette stratégie d’écriture un moment devenu important dans ma vie. Sans compter que cela limite mon envie permanente de bouger, ce qui me sauve d’une errance constante.
On gagne tant à limiter les rencontres avec les gens que l’essentiel du désir de solitude de l’être se comprend là. Ne serait ce que parce que les monothéistes que nous sommes croient en un dieu qui se suffit à lui-même, n’a besoin de personne, etc. d’un autre côté s’il a fait les êtres humains ainsi, et non comme des monades vivant comme des îles indépendamment les uns des autres , c’est aussi et sans aucun doute pour une raison.   
               

Pause à Ouazzane


Ne t’arrêtes jamais ou prends tout ton temps. Quand la vie te sourit ne perd pas la vague, quand la mort te prend elle ne te lâche pas. Il pleut, il vente, il bruine, il fait ce qu’il veut quand il veut, il n’a pas de nom qui soit commun, ni de lieu qui lui soit propre. il est si proche qu’un lointain le précéde toujours et si lointain que sa proximité le rapproche encore. Je ne crois pas en la mystique ni en tes pleurs ni en mes larmes ni en ta joie ni en mon bonheur ; le vécu de l’instant est une satisfaction en soi, la pensée qui occulte le présent est le bonheur de savoir qu’il est.
Homme de peu ou de grande foi, n’épuise pas dans la fortune de l‘instant les précieux moments dont il nous a fait don. Ni dans la contemplation de ce qui n’est qu’illusion un temps périssable qui est notre prison et le socle même de notre liberté. Au jour de notre naissance notre destin était déjà tracé, au jour de notre mort de quel avenir serons nous vêtu ?
Habille toi mon pauvre ami de foi et de vertu, dans ce monde qui a péri ces monnaies n’ont plus court, peut être ne les dépenseras tu pas trop vite. C’est une forme d’économie que le commerce des âmes et des personnes et c’est une forme de richesse que la pauvreté des nations. Aussi loin que porte mon regard je ne vois que cupidité insatisfaction cruauté et médisance, des sons que porte le vent hormis celui de la pluie, les cris des animaux et le frémissement des feuilles, je ne tiens de la bouche des hommes que bien peu de joie et tant de fausses illusions. 
Marcheurs la prison des hommes et la pire parce qu’on n’y entre que par la volonté de perdre. La soumission à l’homme est le plus lourd des fardeaux car ce négoce a pour monnaie la malheureuse et si bienveillante et bonhomme vêrité. Qu’elle te tienne à cœur mon fils, qu’Il te tienne à cœur. Celui qui n’a ni épouse ni enfants ni familles, celui qui n’a que sa création qu’il choie et dont il fait ce qu’il veut, celui là est seul Digne. Mon fils ne pense qu’à lui, ne crois qu’en lui, ne te soumets qu’à lui, parce que le savoir est toujours celui d’un jour, prétendre saisir demain avec ce qu’on a apprit la veille est une folie sans nom. Ce qu’il a créé hier, il s’en est déjà détaché aujourd’hui, il ne se retournera pas sur ses traces. Il va sans cesse au devant. Nos prétentions ne sont que ce qu’elles sont, nous sommes bien trop peu. Il nous a donné le goût de l’infini, mais notre finitude est sans cesse présente. Nos plus grandes choses sont infimes et dérisoires. Nous amassons des pierres, batissons des gratte-ciels, aussi hauts soient-ils sortent-ils pour autant de l’horizon de la mesure ? il a créé la mesure. Nous calculons, il a créé le calcul ; nous vivons un temps déterminé, il a créé le temps le déterminisme et la la détermination.

Telle qu’elle est faite la vie ne s’arrête pas. Peut-on la planifier ? certainement, au moins sur certains de ses aspects, mais les inconnues de la vie sont des constantes et les constantes toujours des inconnues. J’ai toujours aimé la solitude. Après tant d’années je n’ai toujours pas appris à la préserver. Je me dis sans cesse qu’il viendra un temps où, ce temps est sans cesse reporté, je vais probablement trouver un endroit où me reposer. Cette pause à ouazzane va dans ce sens,  M’obliger quoiqu’il m’en coûte à m’arrêtter, un stand by. Une forme de paralysie volontaire comme tu l’appelles. Je sais, mais on en apprend autant dans un seul endroit qu’en faisant le tour du monde. La distance, l’éloignement, la course n’abolissent rien. Mais il y a un temps pour tout. Ce pays je veux encore le découvrir, le voyage en tout cas ce dernier qui m’a mené jusqu’à la frontière avec la mauritanie m’a beaucoup apportté. Je me sentais enchaîné dans les années qui précédaient, les une ou deux années qui sont passées. Maintenant c’est beaucoup moins le cas. Tu trouveras toujours sur ton chemin des gens prêts à te vider de tes forces, prends garde à les renouveller ; parfois je me dis que je suis dans l’état d’un dormeur vivant. Parce que tu ne renouvelles pas tes forces. Il reste encore quelques régions du pays à découvrir, tout l’est du pays et du monde en tous les cas. Je sais que quelque chose de moi meurt tous les jours un peu, ce quelque chose qui se répète je ne saurai le définir, une voix comme une autre. Je ne veux pas laisser derrière moi une envie, un souhait, un regret, je sais que l’étendue du mondze est perceptible depuis un seul endroit du regard, sous une autre forme certainement. Mais je veux épuiser le cavalier ou le cheval en moi.

Avant que le coq ne chante
Petit homme qui veut être grand
Eveille en toi le dormeur
Au val, va si ça te chante

Les hommes ont perdu depuis longtemps leur odeur. Ce n’est ni pour la gloire, ni pour l’honneur, ni pour l’argent que je traverse le pays de long en large ; et je sais que ce n’est pas non plus moi-même qui le traverse, la poèsie ne peut dire plus que ce qu’elle dit quand elle dit moi-même comme un autre.  Je brulerai bien ces pages et je me doute bien qu’elles ne te serviront à rien. Les souvenirs aussi dit la chanson. Au demeurant, j’ai ce plaisir insondable d’écrire chaque jour une forme de testament, bien peu de choses hélas, rien qui ne vailles quelques mots jetés ça et là au fil de l’encre.

Il y a un charme étonnant à entendre les conversations des enfants. En moyenne tous les enseignants disent que les parents relèvent le nombre de questions qu’ils posent. Pourquoi les nuages sont-ils comme ceci, les montagnes comme cela, les océans ainsi et les aimaux aussi. Des questions, des questions. 
Tout à l’heure j’entendais dans une classe une petite fille ou un petit garçon je ne sais plus exactement dire les chrétiens coupent les mains des voleurs. Un autre jour je me souviens d’une petite fille qui disait Dieu est gentil et un jour aussi une petite qui disait si je ferme les yeux tu ne me verras pas. Avec ce qu’ils entendent dans les classes les enseignants pourraient composer les plus belles fables ou maximes du monde, il y a tant d’idées et tant de richesses dans ce qu’ils entendent. Je pense ainsi non à la question posée mais aux certitudes que ces questions présupposent. Dieu est méchant ou gentil, il y a Dieu. Si quand je ferme les yeux tu ne me vois plus, c’est que c’est depuis mon regard que tu me regardes, ce n’est donc pas exactement non plus à toi que je m’adresses autant qu’à celui qui me regarde au travers de mon regard, ce doublon de moi-même, cet autre moi-même, à qui je m’adresse aussi quand j’écris même si l’encre qui coule est sa vie même qui défile. 
On se demande d’où vient la pluralité des croyances et on oublie la pluralité des écoles. Chacune d’entre elles est un monde relié à d’autres mondes, un calcul rapide le montre assez vite, une école de mille élèves c’est au moins un village de trois cent familles à raison de trois ou quatre enfants par village. Une ville c’est un ensemble d’arrondissements ou de communes ou de villages et la mesure de cette ville ce sont les écoles où grandissent les enfants.  C’est pourquoi les réseaux familiaux incluent nécessairement les réseaux scolaires. Ta commune ou ton village c’est aussi l’école où tu as tressé tes premières relations, l’ensemble de ceux avec qui tu as échangé des souffles de mots comme autant de souffles de vie, que tu retrouves au fur et à mesure chaque fois que au  cours de ta vie tu rencontres à nouveau un ami de classe perdu en chemin, une partie de toi-même qui au moment où elle te revient de la bouche de celui à qui tu parles te ramènes avec elle des paquets de souvenirs d’une époque oubliée.

Plus d’une fois je l’ai entendue formulée ainsi la question de l’injustice, pourquoi un tel et pas un tel, lui et pas moi, eux et pas nous. Je ne sais pas d’où vient ce concept de mâle alpha ou omega, mais s’il dit quelque chose ce n’est pas tant sur l’inégalité, ni sur la hiérarchisation, mais sur une forme d’emboitement des psychés individuelles. bizarrement s’il y a des corps qui sont réceptacles de psyché individuelles pourquoi n’y aurait il pas des corps réceptacles de psyché collectives. On se demande pourquoi tel artiste réunit un million de personnes, telle personnage public charismatique un pays ou la moitié du monde, ou la totalité d’un monde connu, etc.  celui en qui une majorité de personnes se reconnaissent n’est ce pas justement celui qui les rassemble toutes, celui dont la complexité ou la simplicité est la plus à même de rassembler en elle-même la multiplicité des individualités ? ce n’est pas une question de génie ou d’intelligence ou de constitution, s’il faut qu’une multiplicité de personnes puisse se reconnaître en un seul il faut que ce seul, ou ces seuls, soit à même de porter la multiplicité de ces identités individuelles comme si elles étaient la leur. 


Dans la théorie des ensembles il y a je crois des concepts qui permettent d’appréhender cette idée comme dans la théorie lexicologique ; les liens hyperonimiques si ma mémoire est bonne ou les relations hyperonymiques. 
La seule raison pour laquelle je ne m’aventure pas trop dans ce domaine, c’est parce qu’il est essentiellement intuitif et que dans toute la mesure du monde il y a forcément un principe vital qui est l’impossible compréhension  par un sous ensemble englobé de l’ensemble qui l’englobe. C’est donc essentiellement des espèces de montée, comme des captures d’images, des captures de schéma dans le ciel au niveau même des étoiles dont il est question. Si je t’écris cela mon enfant, c’est essentiellement parce que je veux que partant de tout ceci tu reviennes là où j’ai trouvé ma source pour aller plus loin. Ce ne sont là que des étincelles et cela restera des étincelles. Puisqu’ainsi Il a voulu que cela soit.

Mon principe est simple. Je pars de l’essentiel, je le considère comme certitude de base, non pas non discutable mais incommensurable, à ce niveau le point de vue sur la globalité du monde devient tout simple. Le monde est une toute petite chose mon enfant, les êtres humains et l’esprit humain de par sa constitution est infiniment supérieur à lui. Nous contenons le monde, ilo ne nous contient pas. Dés lors la question que tu me poses c’est pourquoi tout ce que je veux n’arrive pas quand je le veux. La question est mal posé, le monde et notre rapport à lui, ce sont des lois qui régissent tout cela.
C’est pourquoi  je ne crois pas en la magie. Le désir d’un adulte est de retrouver ce qui rendait son enfance si facile, et les adultes se sont imaginé que la magie pourrait être une voie, pour retrouver ce qui n’était qu’un naturel de la relation au monde. Ce naturel ne se construit pas, et la magie est une construction, son artificiel ne permet pas de revenir à l’essentiel.  La profondeur c’est la peau mon enfant, la peau, c’est à ce niveau que tu te retrouves, ou dirais je mon adulte.
Nul ne possède les clefs, de cela il doit toujours être convaincu. Reviens toujours à l’essentiel. L’être humain est partagé entre deux vagues, l’une montante l’autre descendante, il faut descendre avec celle qui descend, monter avec celle qui monte, pleurer quand c’est le moment de pleurer rire quand c’est le moment de rire, la vague porte vers le meilleur, c’est ainsi et pour cela qu’elle a été conçue, à condition d’être capable de se laisser porter. Se débattre accroît la fatigue, sans plus. La libération est à ce prix. 

« Papa, allume tes yeux, sinon tu peux pas me voir! »
«Dis maman, si on se déshabille, est-ce que le personnage est tout nu aussi?»
ma maman elle est blanche mon papa il est noir et moi je suis bleu.....
Quand j’ai dit qu’Elliot était le petit garçon à sa maman, Antonin a répondu jalousement : «Non, il est à toute la famille !»
À propos d'un ballon à l'hélium qui s'envole: "Le ballon, il est tombé dans le ciel" .
« Maman, quand tu étais petite et que papa était petit, c'étaient qui mes parents ?
« Moi, mon chat, on l'a acheté dans un ketchup .
« Demain, je vais à l'hôpital pour prendre des photocopies.
Regarde la grosse peine mécanique.
Je ne retournerai pas à l'école parce qu'à l'école, on m'apprend des choses que je ne sais pas.
« Les voleurs, est-ce qu'ils volent dans le ciel ? »
« Quand maman est fatiguée, pourquoi c'est moi qui dois aller se coucher? » »
« Il ne fait pas noir dehors, il fait bleu. »
« Mon amie Kim, elle habite dans le pâté chinois à Montréal. »
"Papa, t'as des rayons de soleil autour des yeux"
"Regarde Papa, il y a des fantômes qui s'envolent de ton café!"
Olivier 2 ans à son grand-papa dont le moteur de bateau ne fonctionne pas : «Papapa, moteur marche pas. Papapa mette piles, mette piles.»
mon fils tommy a 4ans et il joue a coucou en se cachant les yeux avec ses deux mains,soudain il se met a pleurer et dit maman je vois plus mes yeux.
Xavier 3 ans: Maman! j’ai fais des beaux dodos! Il fait beau!
 Maman: c’est vrai qu’il fait beau!
 Xavier: Il fait plus noir… Il fait bleu!
En revenant d'une journée aux pommes, Eliane demande: «La prochaine fois, est-ce qu'on pourrait aller à l'orange?»
Sophie, 3 ans et demi, regarde son papa qui se prépare pour le travail et lui dit : «Bonne journée papa et sois gentil avec ton patron!»
Alors que j’étais en vacances dans le Maine, Mathieu, mon petit-fils de 5 ans, me téléphone dans la soirée.  Je lui dis d’aller dehors voir la pleine lune parce qu’elle est très belle ce soir.  Il me répond : Quoi, grand-maman, tu vois la même lune que moi.  Ça veut dire que tu n’es pas bien loin".
Derrick, 5 ans
(Lui et ses parents vivaient alors en Afrique)
 - Alors, comme ça, tu vis au Gabon ? Tu as des petits copains noirs et des petits copains blancs dans ta classe ? Lesquels préfères-tu ?
 - Bof... Moi, je préfère les gris !
À grand-maman qui l'installe sur le comptoir de la cuisine (près de la cuisinière) dans le simple but de le mettre à sa hauteur pour lui faire un câlin:
 "Tu n'as quand même pas l'intention de me faire cuire ? "
Bianca a écrit:
«La mère de mon amie est malade.
Mon père l'a dit à ma mère.
Ça fait que tout le village l'a su.»
Myriam (4 ans) ne dit rien mais est très attentive.  De retour à la maison pour la petite fête qui suit, elle vient me voir et me dit, anxieuse:
 «Grand-maman, donne-moi un grand verre d'eau s'il te plaît, je ne veux pas mourir !  »
Un soir que le petit Guy était dans son lit. il crie à son papa: «Viens voir papa la lune est cassée !»


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Efficacité sens de l’organisation bonheur

Chaque fois que je me prépare à voyager je sens un grand vide grandir en moi. Etrangement, j’ai parfois l’impression que c’est le lointain que je vise qui est entrain de me remplir. Ce n’est à partir de ce moment là qu’une question de temps. C’est une sensation curieuse, mais si nous sommes dans nos journées les projections de ce que nous avons fait dans nos nuits, alors il faut bien que par un effet de retour, notre journée nous atteigne pendant la nuit.

Je conceptualise, je ne vois pas forcément, mais tel un mathématicien qui dispose de quelques axiomes et déduit, je dispose de quelques axiomes et j’induis. C’est, pour être franc,  le seul jeu qui emplisse mon esprit, le seul dans lequel mon esprit surpasse l’ennui, tant de choses m’ennuient. Il y a une dimension où le temps n’a plus de sens ; après tout s’il est relatif, extensible réductible à merci, il faut donc le voir comme un jouet entre les mains de son créateur, une espèce de pâte à modeler est l’image courante je crois.


A ce niveau le présent est de toute éternité un instant unique qui engobe un début et une fin, un passé et un futur, mais qui peut s’étendre à l’infini. L’éternité est à venir mais elle est déjà passée, elle est un instant zéro. C’est depuis cet instant zéro dans lequel nous sommes nés, avons vécu et sommes morts puis ressuscités et jugés sans aucun doute, qu’il faut voir les petits détails qui organisent, commencent, concluent nos journées.
 Le jour étant une projection de la nuit, il faut bien que quelque chose se prépare la nuit qui soit ce dans quoi nous serons projetés le jour. Il faut bien aussi que quelqu’un ou quelques uns le préparent, Sois certain que ma pensée est infiniment limitée, et ne mets à mon crédit que l’audace de vouloir penser l’impensable, parce que je considère que c’est une manière de rendre grâce à mon créateur que de m’émerveiller devant la complexité insondable de sa création.  


C’est aussi une autre volonté de Lui rendre grâce que de vouloir en parler et l’écrire, quoique je me méfie douloureusement de la part d’orgueil qu’il y a à vouloir communiquer sur ces sujets qui présupposent par définition une compréhension supérieure à celle des communs. 

D’autant que Celui qui se Suffit à lui-même et Connait l’infime de ce qu’il a Créé n’a certainement pas besoin qu’on fasse les explications de textes à sa place. Réfléchis un peu avec moi, et imagine comme le monde est petit ; si une journée vaut 50 000 ans, 70 000 ans et 1000 ans, si un instant vaut 50 000 années, l’éternité elle-même ou du moins l’histoire du monde tout entier depuis le big bang jusqu’à l’extinction des galaxies, et le passé créé en même temps que l’avenir à moins que ce ne soit avant ou après, tant de paradoxes n’ont-ils pas de quoi émerveiller ? les réferenciels nous semblent uniques quand nous les rapporttons à nos petites personnes, mais imaginons autant de réferenciels que de personnes vivantes ou mortes, et des passages permanents de l'un à l'autre: quel est le référenciel unique pour la durée? y en a-t-il? si un instant vaut 50 000 ans, n'est ce pas d'une durée qu'il s'agit. Parcourir l'univers en une nuit, pourquoi donc ne serait ce pas possible? 

Quand je pense à voyager, je sens le voyage qui arrive en moi, et je sais que ce que j’ai l’intention de faire est déjà écrit quelque part, une cause est là dans ma journée comme le début d’une pelote de fil, qui attend seulement que je la tienne entre mes mains, et la dévider.

Tout ce que l’on pense du monde est possible. Cette pensée me vient parce qu’à l’instant je me souviens du titre d’un livre, essai sur la pluralité des mondes et qu’au passage un film passe à la télévision qui raconte l’histoire de quelqu’un qui vaque de planète en planète pour retrouver ses sosies, ou plutôt des ennemis à sa semblance. Pour ma part, je pars du principe que chaque être humain est un monde et que l’ensemble s’emboite comme dans un jeu de poupées russes multidimensionnelles. Mais si tout ce que l’on pense du monde est possible, la question n’est plus de ce que l’on en pense mais de ce que l’on en fait. Ne rien faire c’est mourir un peu voire beaucoup.

Le monde peut venir à toi autant que tu vas à lui.

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